André VELTER
Zingaro Suite Équestre
Gallimard, 1998
Zingaro est le nom de ce qui vient de loin. Du cœur des déserts indiens autant que de Sicile. Des sentiers du Caucase autant que du fond des steppes.
Zingaro est le signe qui change l’exode en errance. L’exil en galop de mémoire et de vent. La horde nomade en fraternité équestre.
Zingaro est l’aventure des aventures. La vie vouée à d’autres défis. D’autres conquêtes. D’autres fêtes.
Quand rien n’est jamais acquis c’est la chance. Comme créer toujours sur le départ. Prendre appui sur le vide. Réinventer l’élan qui lie fureur et lumière. Force et caresse. Muscle et ferveur.
Bartabas est de ceux qui ne veulent tenter que l’impossible. Conjuguer vitesse et retenue. Débord et ralenti. Ténèbre. Soleil. Poussière. Absolu.
Son parcours s’apparente à une ascèse farouche. Une effraction risquée comme une renaissance. Un pari fabuleux dédié à la beauté.
Il a fait du cabaret le rendez-vous des camps-volants. Il a rêvé l’opéra en jeu d’échos. Fièvre d’espace. Il a ressuscité la chimère du chevalier qui va de mirage en mirage. Il a anticipé le message de l’éclipse.
PARCOURS CRITIQUE
Parcours sublime, rodéo à perte d’haleine, la passion du cheval, sans œillères, sans rênes, sans mots. Un livre dédié à Bartabas, centaure d’Aubervilliers, et à son empire équestre. Toute la fantasia de l’aventure Zingaro, chue d’un vieux rêve antique, en éclats de crinière. Le lyrisme va l’amble, depuis les sabots jusqu’au vertige de la lumière.
Patrice Delbourg / L’Évènement du Jeudi, 26 novembre 1998
Voilà quatorze ans que Bartabas crée de la poésie. Une poésie volatile, fugitive, évanouie sitôt que suggérée. Il était temps qu’un poète la fixe dans nos mémoires, la grave dans la durée. Avec Zingaro suite équestre c’est chose faite. Illustré de vingt dessins originaux d’un artiste aux amples foulées et, comme par hasard, ami commun à Velter et Bartabas, Ernest Pignon-Ernest, ce petit livre est, en cette approche de Noël, un don du ciel.
Jean-Louis Gouraud / Equus n°35, novembre-décembre 1998
Rien de plus difficile que d’ajouter de la poésie à de la poésie, des images littéraires aux chorégraphies équestres : c’est pourtant ce qu’a réussi André Velter qui suit, observe, interprète les spectacles de Bartabas depuis les premiers « Cabarets équestres » et « leur bivouac ouvert à tous les vents » jusqu’à « Eclipse » et sa « liturgie froide en noir et blanc ».
Jérôme Garcin / La Provence, 13 décembre 1998
Les vers ciselés par Velter ne font qu’augmenter le trouble engendré par les différents spectacles de Bartabas, un émoi superbement entretenu par les dessins d’Ernest Pignon-Ernest. On ne sait si les retrouvailles du cheval et de la poésie vont perdurer, mais le coup de foudre pour cette suite équestre est absolu !
Jean-Francois Pré / Aujourd’hui – Le Parisien, 25 décembre 1998
Zingaro est un livre qui communique » l’allant et l’allure « . Tout est concerté pour que la lecture s’arrête une seconde au moment de tourner la page puis reprenne aussitôt. Les images, les détournements d’expression (« quand rien ne demeure / il y a péril en la pesanteur »), les interpellations (« te voici donc à l’œuvre / don Bartabas de la Manche »), les énumérations emballent constamment l’écriture. Il ne s’agit pas d’accomplir un quelconque reportage, mais par la frappe et le rythme, de trouver des équivalences aux frissons que procurent les corps et les lumières. Sans nuire à la perception du sens, le poème ne se refuse jamais une référence littéraire ou historique, une invention verbale, quitte à rimer l’espace de quelques vers pour faire passer un bon mot. La célérité de la formule, le claquement des syllabes prennent tant le pas sur la référence qu’au final la réalité se trouve transposée et que le lecteur est avant tout confronté à une légende moderne.
Gérard Noiret / La Quinzaine littéraire, l février 1999
Un livre sans équivalent qui célèbre en une « suite équestre » non seulement la plus belle conquête de l’homme, le cheval, mais la bravoure des « indomptés de naissance / qui forcent le destin ». Cette bravoure, c’est Bartabas, le Zingaro de fabuleux spectacles équestres, qui l’incarne plus que tout autre aux yeux du poète.
Charles Dobzynski / Europe, mars 1999
Si Bartabas réconcilie tout le monde avec le cheval, sûr que l’épopée de Velter réconcilie avec la poésie.
Jean-Louis Gouraud / Equus n°36, mars-avril 1999
Un livre de poésie qui sonne fort et clair, enrichi par la beauté mouvante des dessins noir et blanc d’Ernest Pignon-Ernest.
Cathy Bouvard / Lyon Capitale, 26 mai 1999
Un véritable chef d’œuvre, Zingaro suite équestre, évidemment dédié à Bartabas et son art, illustré d’une vingtaine de dessins d’Ernest Pignon-Ernest qui, à cette occasion, s’est attaqué pour la première fois à une série de dessins animaliers. Ici se croisent trois des plus grands artistes de leur temps; un maître du mouvement équestre inspirant un maître du mouvement verbal fécondant lui-même la démarche d’un maître du trait en mouvement. Au final, une œuvre rare.
Franck Laroze / Calamar, juin 1999