Séduire l’univers
Avec sept tracés sonores de Jean Schwarz
précédé de
À contre-peur
Gallimard, 2021
Le temps de la poésie n’est pas celui des horloges ni de la mesure commune. Aussi l’intitulé de ce livre, en forme d’injonction sidérale, m’a-t-il été offert par un copain taoïste qui trinquait joyeusement un soir de pleine lune à une encablure de l’An mille… Séduire l’univers !
Mais sur le chemin des étoiles et des exoplanètes une pandémie incurablement terrestre est venue assujettir nos destinées, imposant une réplique immédiate, un grand sursaut, une salve de poèmes jetés d’emblée À contre-peur.
PARCOURS CRITIQUE
Alors que Gallimard publie le dernier recueil d’André Velter, Séduire l’univers précédé de À contre-peur, le second accompagné de quatre ciels de Marie-Dominique Kessler, et le premier avec sept tracés sonores de Jean Schwarz, la poésie nous rappelle qu’elle est un chemin, un défi, un flot d’émotions au rythme desquelles le verbe se fait chair et partage. Poésie d’un confinement, l’écriture de Velter engage le lecteur à se mouvoir au-delà des mots, dans un univers encore et toujours chargé d’âme et de cette volonté galopante qui contre, à bon escient, les mises à l’ombre forcées.
Roger-Pierre Turine / Arts libre, La libre Belgique, 10 mars 2021
C’est le duende de la poésie.
Déserter notre agonie, respirer, prendre le large, en soi.
Trouver le rythme de la réconciliation, avec soi, avec l’autre.
Le pouls ne ment pas, écoutez-le.
Fabien Ribery / L’intervalle – blog, 17 mars 2021
Hâtons-nous en ces jours où une pandémie n’en finit pas de nous accabler, de nous arrimer à contre-peur aux mots gonflés d’espoir d’André Velter.
Yanny Hureaux / La Beuquette, l’Ardennais, 20 mars 2021
En ces périodes troublées où parfois nous échappe le sens du Monde et les buts poursuivis par ceux qui le peuplent, la poésie est plus que jamais indispensable à nous garder en vie, à ouvrir nos yeux embués, à permettre notre compréhension du grand Tout dont nous formons part. “Séduire l’Univers” précédé de “À contre-peur” fait partie de ces œuvres indispensables et à prescrire en posologie quotidienne à tous ceux qui veulent conserver leur âme de poète.
Alain Llense / Mare Nostrum, 28 avril 2021
Dans la prison du confinement, André Velter a écrit À contre-peur sans perdre de vue « la brèche qui est au-dessus », n’oubliant jamais de s’évader, car le poète a une vie autre que celle que le monde lui impose, « une vie par le haut ».
« Je veux des arpèges de bleu », nous dit-il. Et cette aspiration essentielle de l’écriture poétique est illustrée par quatre ciels de l’artiste Marie-Dominique Kessler. C’est une même énergie qui se manifeste dans Séduire l’univers. « Je veux viser juste et loin dans l’harmonie et la lumière. » Une partie du recueil est placée sous le signe des poètes chinois du Tao, dont André Velter est complice « à respirer l’éternité ». À la fin du volume, les Tracés sonores de Jean Schwarz accompagnent des chants d’un banquet céleste. Où nous sommes tous généreusement invités.
Gérard Bocholier / La Vie, 23 décembre 2021