André VELTER

Ouvrir le chant

Suivi de deux entretiens avec Jean-Marie Le Sidaner
Le Castrol Astral / Les Écrits des Forges, 1994

Avec Ouvrir le chant, André Velter nous donne à lire ses partitions : trois compositions qui appellent la musique, les voix, et suscitent une autre écoute de la poésie. Du poème polyphonique à l’oratorio-rock, c’est une célébration de l’oralité qui s’affirme dans tous ses états sonores. Le Grand Passage fait place aux divers surgissements du verbe et du chant. Qu’il s’agisse d’invocations, de prières, de blasphèmes, de secrets chuchotés, la gamme des proférations s’élève, s’éprouve, se développe. Ça Cavale se situe dans la pespective de l’affrontement radical, sans doute inévitable, que programme la normalisation meurtrière du monde. Farine d’orge et feuilles de laurier bouleverse oracles et prophéties pour voler la parole aux dieux, ouvrir le chant des passions humaines.

PARCOURS CRITIQUE

Par ce titre assez significatif – Passage en force – cette réédition nous fait entendre avec plus d’ampleur encore le souffle et la vitesse, la violence et l’urgence, l’invention et la précision des poèmes d’André Velter, lesquels tirent de ces vingt ans écoulés une puissance plus concise, souvent anticipatrice et décisive.
Olivier Apert / Révolution, 21 avril 1994

Aujourd’hui, Passage en force et Ouvrir le chant nous permettent de mieux juger une attitude humaine et une richesse esthétique assez rare. (…) Il y a en nous, semble reconnaître André Velter, une haute aspiration vers l’absolu et un comportement qui va au massacre. Entre exaltation et catastrophe, André Velter est assurément notre intercesseur le plus affolant.
Alain Bosquet / Le Quotidien, 27 avril 1994

De quelle colère André Velter tirait-il cette cadence de boxeur des lettres ? La musique était déjà là, dans l’oralité des voix. Le rock dur de Ça cavale, la polyphonie des chants du Grand Passage poursuivent ainsi naturellement un cheminement marqué chez André Velter par l’insurrection, dans tous les registres de la parole: le cri, l’exultation, le chuchotement, tout est là.
Renaud Ego / Infomatin, 17 mai 1994

Nous savons définitivement, lisant ou relisant ces trois livres, que nous avons besoin de ce poète, toujours juvénile, besoin de son souffle, de sa voix et de sa perpétuelle impatience, besoin de savoir que l’un d’entre nous a mis définitivement « le désespoir au clou ».
Franck Venaille / Magazine littéraire, Juillet-août 1994

Son énergie, André Velter la puise aux sources de la poésie la plus ancienne, la plus directe mais aussi la plus sophistiquée. Dans sa conception, le poème comporte une vérité gnomique fondamentale qui s’adresse à tous les vivants, mais dont la valeur doit impitoyablement être éprouvée par le corps comme par cet autre corps à l’intérieur du corps qu’est la voix.
Jacques Darras / Esprit, août-septembre 1994

Le poème considéré comme une ascèse aux mille sagesses puisées aussi bien dans les civilisations occidentales que dans les troubles racines asiatiques. Ici le rationnel et l’irrationnel se rejoignent, avec autant de douceur que de sobre ivresse.
Alain Bosquet / Anthologie de la Poésie Française Contemporaine / Le Cherche Midi, 1994

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