André VELTER

Le septième sommet

Poèmes pour Chantal Mauduit
Gallimard, 1998

Ecrire le souvenir avant qu’il ne soit, c’est comme partir pour un voyage, celui offert par le stylo qui emmène de mot en mot, là où même l’imaginaire ne saurait partir seul. Magie de l’écriture qui surprend, quelle qu’en soit sa formulation. Dans le présent du mot qui se dessine, dans l’éclosion de la pensée déjà dépassée, se vit aussi une aventure. Elle n’est pas au cœur des eaux tumultueuses, perdue dans un désert, égarée sur une île tropicale, ascendante sur une montagne. Elle est de partout et nulle part, elle est sans limite, tant terrestre que céleste. Elle est au confluent d’hier, d’aujourd’hui, de demain, de la réalité, de l’irréel.

PARCOURS CRITIQUE

André Velter, à la forge de son chant, prolonge la note d’un amour de haut lignage, tisse le chant extatique de vingt-trois mois de passion… Une voix d’élégie calcinée, à l’acmé de la douleur.
Patrice Delbourg / L’Évènement du Jeudi, 26 novembre 1998

C’est un tombeau, bien sûr, ce recueil qui rassemble poèmes en prose et en vers, trois élégies et une magnifique « Litanie de toi ». C’est un livre de neige, mais jamais de grisaille, un souvenir d' »altitude, poésie, insouciance, goût du risque, étreinte à se briser les os, cœur à cœur ». C’est le cri d’amour d’un homme qui croit encore à la parole : non pas pour dire la mort, pour l’accepter, pour l’aimer en s’en désolant, mais pour la combattre.
Josyane Savigneau / Le Monde, 4 décembre 1998

La poésie, André Velter et Chantal Mauduit la partageaient. Comme ils partageaient la montagne. Brèche blanche des mots. Faille noire de l’abîme. Aujourd’hui, à l’homme seul, étouffé à son tour sous l’avalanche d’une saison glacée, il reste ces paroles gravées contre la paroi inaltérable de  » l’amour fol « .
Didier Pobel / Le Dauphiné libéré, 14 décembre 1998

Ce livre de deuil, dans sa retenue pudique, la transparence de son écriture, ses mots dépouillés, est d’une beauté pathétique.
Bernard Mazo / Aujourd’hui Poème, janvier 1999

André Velter partageait l’amour d’une femme radieuse, Chantal Mauduit. La montagne la prit, ruinant leur bonheur. Il composa ce bouleversant tombeau. Sous les mots de souffrance, brûle le feu d’une passion qu’aucune neige n’éteindra.
Michel Perraudeau / Anjou laïque, janvier 1999

André Velter, l’un des poètes majeurs d’aujourd’hui.
Bernard Delvaille / Le Figaro, 28 janvier 1999

Cela nous donne un livre d’un dépouillement pudique, d’une beauté tragique, en même temps non désespérée car les mots simples, qui affleurent, un à un, à la surface du poème n’abdiquent pas devant la mort mais se dressent dans leur nudité extrême pour disputer à la mort les noces qu’ elle nous a volées, et le chant pathétique à force de ferveur s’affirme pour nier le néant dans l’un des plus beaux et déchirants poèmes jamais écrits par André Velter, « Force de mots ».
Bernard Mazo / Poésie 1, mars 1999

Dans le sentiment tragique de la fragilité, la poésie d’André Velter pulse des accents déchirants, loin des images caracolantes d’autrefois, des défis de prouesse verbale : c’est l’épreuve de la dépossession qui tout entière emplit l’espace de la parole et dicte au poète de vouer son deuil, non point à la désolation, à la déploration, à la grisaille ou à la griserie du désespoir, à monter au contraire d’un degré dans l’altitude de la dignité, là où la neige est la plus aveuglante mais ne saurait ensevelir la parole, le feu et la foi qui continuent de brûler en elle.
Charles Dobzynski / Europe, mars 1999

En quelques mots, André Velter sait agencer l’invisible syntaxe d’une présence rayonnante, et chaque texte est comme le précipité d’instants de haute intensité déclinant en images de douleur et de beauté la violence enchanteresse d’un amour s’affermissant encore de ce qui le mine. Ecriture dont l’essentielle nudité accueille l’écho d’un souffle originel, recueille la ferveur présente et passée ainsi que toutes les brûlures d’une mémoire en feu.
Richard Blin / Le Mensuel littéraire et poétique, avril 1999

Un déchirant hymne à l’amour dédié à l’alpiniste Chantal Mauduit, disparue en 1998 dans une avalanche, en Himalaya.
Colette Lanier / Le Dauphiné Libéré, 8 avril 1999

À travers des textes aussi aiguisés que la pointe de son chagrin, André Velter nous a livré une vision du monde à la fois révoltée et drôle, passée au tamis d’une rage de vivre qui ne concède rien.
Colette Lanier / Le Dauphiné Libéré,10 avril 1999

Le poète inscrit ici trois des plus beaux poèmes d’amour jamais composés, simples et vibrants, que les amoureux devraient se répéter pendant longtemps.
Franck Laroze / La Voix du lyonnais, 6 mai 1999

Pour elle, il a écrit Le septième sommet, un livre de douleur pour apprivoiser la douleur, pour retenir dans les mots la lumière que la mort voudrait éteindre. Ces poèmes bouleversants sont traversés par l’image de l’absente qui invite, toujours, à « vivre au plus haut ».
Michèle Gazier / Télérama, 25 août 1999

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