André VELTER

Du Gange à Zanzibar

Gallimard, 1993
Prix Louise Labé

L’AUTRE

Tu es celui
Et tu es moi
Qui s’est guéri
Par la lumière

Tu es cela

D’or et de fée
Vivant réel
Sous le soleil

Tu es ici
Autre départ
Le jeu cruel

Absent dès l’aube
Tu es sans toi –
Mais le soleil

PARCOURS CRITIQUE

Incorrigible camp-volant, braconnier sublime, André Velter, une fois encore, a pris au collet les fadaises et les niaiseries du monde. Avec lui, l’élévation, l’appel des sommets, la claque de la pureté sont des obligations.
Yanny Hureaux / L’Ardennais, 21 octobre 1993

Un poète pour dire la mort et la beauté du monde. Un poète plus nécessaire que jamais.
Chantal Aubry / La Croix, 12-13 décembre 1993

On entre dans le livre de Velter comme l’on tremperait son doigt innocemment dans un cyclone. C’est le bras et tout le corps et tout l’esprit qui, aspirés, tombent en spirale dans une chute sans fin ni commencement repérable. D’un seul coup, on y est. On est pris. II n’y a pas de sortie. On s’enfonce, on est déjà loin. On n’y est plus pour personne, car tout le monde est déjà là, depuis longtemps.
Gil Jouanard / Le Monde, 24 décembre 1993

L’ouvrage d’André Velter, ce digne héritier de « l’homme aux semelles de vent », possède la vertu vivifiante d’un grand appel d’air poétique.
Jean Orizet / Revue des Deux Mondes, janvier 1994

Ce poète est un Nerval moderne, tout pour lui étant « d’or et de fée »; le rite perfectionné à l’extrême de l’interrogation radieuse. Jamais l’impossibilité de se saisir n’a été traduite en une orfèvrerie si transparente et si cristalline, sans que rien du mystère profond ne soit sacrifié à l’autel de l’inutile logique.
Alain Bosquet / Le Figaro, 7 janvier 1994

Un poète voyageur habité par le démon de l’aventure et le rythme des mots.
Jean-Marie Hégo / Lire, janvier 1994

Parmi les poètes d’aujourd’hui, Velter est un praticien (et un philosophe) de l’errance, dans la filiation de Larbaud, Segalen et Claudel (Connaissance de l’Est). (…) Comme son regard, ouvert sur le dedans et le dehors, l’écriture de Velter prend les couleurs multiples du prisme. Il amalgame, module et refaçonne selon sa sensibilité, toutes les écritures, toutes les formes, l’ample scansion du verset, le découpage syncopé ou fluide du vers libre, et même un sonnet revivifié qui retrouve la saveur, le prosaïsme, la vertu suggestive des « sonnets torrides » de Henry J-M Levet, à quoi s’ajoute, il est vrai, une gravité de la pensée qui échappe au pittoresque. Cette manifestation d’anticonformisme n’est pas la seule chez ce poète à qui l’on sait gré de nous offrir, en un temps où l’aridité menace la poésie régnante, ce parcours de la passion et ces beautés luxuriantes d’un langage admirablement maîtrisé.
Charles Dobzynski / Europe, janvier-février 1994

Lieux réels ou livres, il y a chez l’auteur de ces pages une tendance native à l’émerveillement, à la reconnaissance de la beauté quelle qu’elle soit. II chante comme il respire.
Benoît Conort / Le Français dans le monde, mai-juin 1994

Beaux poèmes sur les lieux, cultures et civilisations d’ailleurs, tissés aux lieux parisiens et au cœur du poète. Tracé par une langue transparente, un itinéraire à la fois concret et initiatique.
Marie-Claire Bancquart / Dictionnaire des littératures, P.U.F. 1994

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