Ciels
Cercle d’Art, 2005
Il est une survenue de hasard et chance,
une création qui n’attend pas.
Nous l’abordons par un étrange détour
où la vitesse a eu sa part,
où la vitesse fut à l’œuvre – vitesse extrême de l’Alpha-jet et de l’œil,
vitesse alliée à la technique, de l’instinct et du cœur –
pour une conquête qui excluait l’impatience et le rapt.
(…)
« Si l’on montait toujours, que verrait-on là-haut ? »,
demandait assez ingénument Rimbaud
dans « Soleil et chair », l’un de ses premiers poèmes.
Nous allons désormais aux franges de l’atmosphère,
mais sans monter toujours.
Le grand rien n’est pas là.
À portée de long-courrier ou de chasseur,
à portée de regard, flottent encore un voile translucide
et quelques moutonnements avant la stratosphère.
Cirrus, stratus, cirro-cumulus, cumulo-stratus,
nous traversons des combinaisons de nuages
qui se déchirent,qui se réforment et nous escortent.