André VELTER

Ciels

Photographies d’Olivier Dassault
Cercle d’Art, 2005

Il est une survenue de hasard et chance,
une création qui n’attend pas.
Nous l’abordons par un étrange détour
où la vitesse a eu sa part,
où la vitesse fut à l’œuvre – vitesse extrême de l’Alpha-jet et de l’œil,
vitesse alliée à la technique, de l’instinct et du cœur –
pour une conquête qui excluait l’impatience et le rapt.

(…)

« Si l’on montait toujours, que verrait-on là-haut ? »,
demandait assez ingénument Rimbaud
dans « Soleil et chair », l’un de ses premiers poèmes.
Nous allons désormais aux franges de l’atmosphère,
mais sans monter toujours.
Le grand rien n’est pas là.
À portée de long-courrier ou de chasseur,
à portée de regard, flottent encore un voile translucide
et quelques moutonnements avant la stratosphère.
Cirrus, stratus, cirro-cumulus, cumulo-stratus,
nous traversons des combinaisons de nuages
qui se déchirent,qui se réforment et nous escortent.

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